mercredi 25 novembre 2009

Qu'avait derrière la tête AIDES en affichant une petite culotte?


Pour ceux qui ne sont pas abonnés à "Arrêt sur images", voici un condensé du dernier article de la chronique d'Alain Korkos intitulé : La petite culotte d'Iwo Jima.
L'affiche annonçant la Grande Braderie de la Mode au profit de l'association Aides, qui aura lieu les samedi 5 et dimanche 6 décembre 2009 à Paris reprend la célèbre photo d'Iwo Jima, et on se demande un peu pourquoi. Oui, la lutte contre le sida est un vrai combat, d'accord. Mais utiliser des symboles amerlocains n'ayant que peu d'écho par-cheu-nous n'est peut-être pas le moyen le plus approprié de dire les choses.

S'ensuit un petit rappel historique.
La bataille d'Iwo Jima opposa les Etats- Unis et le Japon lors de la Seconde Guerre mondiale. Le 23 février 1945, les Américains conquièrent l'île et y plantent un drapeau.

Deux photos sont prises par Lou Lowery, elles montrent le 2ème bataillon du 28ème de Marines plantant ledit étendard au sommet du mont Suribachi à 10h20 du matin, le 23 février 1945 .

Le film Flags of our Fathers de Clint Eastwood raconte la vision amerlocaine de la bataille d'Iwo Jima, et notamment l'histoire - un tantinet édulcorée - de cette photo .
Le film de Clint Eastwood est sortie en France sous le titre Mémoires de nos pères. Sur l'affiche française, toute référence au drapeau d'Iwo Jima a disparu. Derrière chaque soldat se cache un héros, dit le slogan.


Sur l'affiche pour la braderie en faveur de la lutte contre le sida, l'étendard a été remplacé par une petite culotte sur laquelle est fiché le célèbre ruban rouge.

On peut se demander effectivement si l'association Aides n'aurait pas été plus inspirée en reprenant l'affiche française et son slogan. On peut penser que derrière chaque personne qui lutte contre le soldat se cache un héros. Encore une fois, les experts en communication se sont trompés et ont privilégié le côté racoleur, humoristico-esthético-poupoum. L'affiche est belle, certes mais assez vide de sens à mon avis.

jeudi 19 novembre 2009

Qu'avait derrière la tête la rédaction du quotidien sportif "L'Equipe" en titrant la main de Dieu?


La Main de Dieu" ?
Plutôt que "la main de Dieu" ("Hand of God") de Diego Maradona contre l'Angleterre au Mondial-1986, Le quotidien sportif" L'Equipe" aurait du titrer "La main de Titi". Car que vient faire Dieu ici. Maradona s'était auto proclamé ainsi ou ,selon, avait indiqué que c'était le Ciel qui avait guidé son geste. On imagine volontiers que le même dieu a été convoqué à Khartoum, qu'il a finalement choisi l'Algérie et que sa main pour quelques centimètres a permis au ballon de pénétrer dans la cage égyptienne. Mais au Stade de France? Un autre dieu a-t-il de sa main aveuglé le trio arbitral suédois, seul à ne pas avoir vu la faute de l'attaquant français?
En effet, de quel Dieu s'agit-il? Dieu du stade? Alors, Thierry Henry serait ce dieu mais on peut imaginer une autre attitude de sa part plus conforme à l'éthique et au fair-play comme le souligne les Irlandais. L'ancien attaquant irlandais Tony Cascarino a qualifié jeudi Thierry Henry de "tricheur hypocrite" .
"Thierry Henry est un tricheur hypocrite qui a terni sa réputation pour de bon", écrit l'Irlandais dans le quotidien britannique The Times où il tient une chronique régulière. "Je suis dégoûté pour l'Irlande et le football."
Cascarino se demande si Henry aurait dû aller se dénoncer auprès de l'arbitre: "C'est une question de conscience (...) Cela n'aurait jamais été une question pour moi, car je n'étais pas un tricheur."

"A mes yeux, cette main était une tricherie évidente, calculée. Involontaire? Il a débord touché le ballon pour le garder en jeu puis l'a de nouveau touché pour qu'elle arrive joliment sur son pied droit",
accuse Cascarino.

Selon l'Irlandais, Henry "aurait gagné l'admiration du monde entier" s'il avait reconnu sa faute auprès de l'arbitre. "Il aurait pu être un phare d'intégrité. A la place, il a jeté la honte, sur lui-même et sur le football."

Selon Cascarino, "l'Irlande était bien meilleure que la France" et "les joueurs de Raymond Domenech ont des coeurs de la taille de petits pois."

Interrogé sur le sujet, Giovanni Trapattoni considère que l'homme en noir aurait dû consulter le principal intéressé sur ce fait de jeu: «Si l'arbitre avait posé la question à Henry, il aurait dit ''oui, c'était une main sur le ballon''», pense le sélectionneur italien de l'Irlande. «On a vu l'arbitre hésiter, regarder Henry, il aurait dû lui demander son avis, a poursuivi le Trap'. Je regrette amèrement tout ça. Ce n'est pas la faute d'Henry, c'est une question de fair-play. Ce n'est pas facile à accepter. Sur cette action-là, on change les règles. On parle en permanence du fair-play, fair-play, fair-play. J'en ai parlé aux jeunes footballeurs tant de fois dans ma carrière, pour leur dire que c'est important dans la vie. Mais c'est dur.»

Mais voilà, fair-play ne se traduit pas en français, voici la réponse du Titi, surnom de Thierry Henry :

"Oui, y a main, mais je suis pas l'arbitre, a déclaré le capitaine des Bleus. "Toto" (Squillaci) va à la lutte de la tête, je suis derrière deux Irlandais, la balle redondit et elle tape ma main".

"Bien sûr, je continue à jouer, a-t-il poursuivi. L'arbitre ne siffle pas main, mais je ne peux pas dire qu'il n'y a pas main".

A la question de savoir si ce fait de jeu altérait sa joie, il a répondu: "Non, non. On est qualifiés".

On voit ici le gavroche, le poulbot, gamin parisien facétieux ou malin face au gros minet irlandais plutôt que le dieu du stade élégant et sûr de son fait qui va voir l'arbitre pour lui signifier son erreur. Donc le titre de "L'Equipe" est nul. Je préfère de loin celui du journal Libération :
"Les Bleus, oh la main"
ou encore
"La main de la délivrance pour les Bleus", "Henry donne un sacré coup de main aux Bleus" car la presse nationale française ironise jeudi sur la faute non sanctionnée de Thierry Henry . Autre référence à la religion :
"Miraculeux", titre également le Parisien/Aujourd'hui en France" car effectivement cette qualification tient du miracle. Quelques titres encore plus pertinents à mon avis que celui de "L'Equipe"

"Qualification des Bleus au Mondial. Des pieds et d'une main", toujours chez Libé ou encore
"La France a la main verte" proposé par David Abiker.

De son côté, la presse irlandaise montrait du doigt "le tricheur" Thierry Henry, après sa main qui a amené le but qualifiant la France pour le Mondial-2010 aux dépens d'une République d'Irlande "volée".

Les tabloïds de l'île se déchaînaient: "Nous avons été volés", constate l'Irish Star, "Le Cheat" ( le tricheur), accuse l'Irish Mirror à côté d'une photographie de l'attaquant du FC Barcelone.

l'Irish Sun préfère voir dans le geste du Français une moins glorieuse "hand of frog", usant du surnom peu amène réservé aux Français sur les îles britanniques.

La presse traditionnelle n'est pas plus tendre: "Braquage à main armée", lâche en titre l'Irish Independent, "cambriolage à la lumière du jour", renchérit l'Irish Examiner qui appelle à la mise en place de l'arbitrage vidéo.

L'Independent regrette une "immense injustice pour les hommes en vert qui voient une bourde de l'arbitre envoyer la France en Afrique du Sud".

"Les Irlandais inconsolables alors que la main d'Henry est la seule chose qui sépare les deux équipes", constate, plus sobre, l'Irish Times.




samedi 14 novembre 2009

Qu'avait donc derrière la tête Martine quand elle affirmait qu'elle aimait la bite?

Hélas, trois fois hélas, le cybercanular à la mode dû au site Martine cover generator qui proposait de composer soi-même sa couverture d’album trash (Martine mange du caca, Martine congèle son enfant), a vécu car le site a fermé ses portes le 18 Novembre 2007.
Je vous propose ci-dessous l'analyse de David Abiker, journaliste à France info, spécialiste du Net grâce à qui j'ai découvert ce site. A méditer, analyser car on est pas obligé de le croire ou d'être d'accord.
"Le succès de ce Martine-là sur la toile correspond, je crois, à un besoin de transgression qui ne s’exprime plus en surface. Je le perçois comme une volonté de se réapproprier non pas les territoires de l’enfance façon adulescent (contraction de adulte et adolescent) mais au contraire d’envoyer à l’époque de l’enfant est roi une sorte de rappel à l’ordre. Martine qui aime la bite c'est la blague d'un adulte qui saute à pieds joints dans une flaque d'eau pour provoquer un rire sain et suggérer que les temps qui courent sentent un peu trop la fraise Tagada. Affirmer à la face du monde que Martine aime la bite, c'est aussi se demander si nous n'accordons pas trop d’importance aux bébés congelés, aux chiens qui mangent les mômes et bien sûr aux stars planétaires du tripotage façon Vico.

Non pas que ces faits (divers parfois) n’aient aucune importance, mais chacun se doute qu’ils ont souvent dans la hiérarchie de l’information une place démesurée ; une place démesurée dans un occident ivre de jeunesse, d’immortalité et de maternage. Rire de Martine qui aime la bite, ce n’est pas être un monstre ou un mangeur d’enfant, c’est au contraire occuper notre place d’adulte au côté de nos enfants."

Car en bon père de famille, il censurera cette page et évitera de répondre à sa fille qui lui demandait s'il croyait que Martine aimait la bite. Je trouve pour ma part cette partie de l'histoire aussi drôle que le plagiat des couvertures de Martine. D'autant plus qu'il est journaliste à France info, qui participe à cette hiérarchisation de l'information. Pour preuve, aujourd'hui essayez d'échapper à Irlande-France en écoutant les chaînes généralistes de la radio.
Pour vous consoler vous pouvez toujours parodier des affiches de cinéma sur
http://hollywood.logeek.com/


jeudi 5 novembre 2009

Qu'a donc derrière la tête Eric Besson en lançant son grand débat sur l'identité nationale?



Certains n'ont pu s'empêcher de remarquer que la dernière initiative d'Eric Besson -le « grand débat » sur l'identité nationale- avait des fins électoralistes arguant que la date prévue pour la conclusion de cette série de causeries -fin janvier- tombait pile-poil avant le démarrage de la campagne UMP pour les régionales. D'autres jugent que c'est le moment d'aborder cette question jamais débattue en France.
Je vous propose deux articles pour avoir un avis plus éclairé.



Le premier, rédigé par l'historien Daniel Teysseire, provient de Rue89 et s'intitule :

Identité nationale figée ou Nation ouverte et généreuse ?

Sur cette question, ne convient-il pas de commencer par le commencement, c'est-à-dire par une généalogie ; bref : par l'histoire. D'aussi loin que l'on remonte dans l'existence de la France, au regnum francorum (le royaume des francs), on a un pays composite. Composite ethniquement ; composite linguistiquement ; composite culturellement.

Lire la suite sur:
http://www.rue89.com/2009/10/31/a-lidentite-nationale-figee-preferons-la-nation-ouverte-et-genereuse-124087

Le second est écrit par le journaliste suisse Sylvain Besson, correspondant en France pour le journal "Le Temps" et a pour titre :
Identité nationale: les leçons de la comparaison Suisse-France.


On ne peut que sourire devant la nouvelle offensive décrétée par le gouvernement français sur "l'identité nationale". Croit-il vraiment qu'une série de colloque dans les préfectures convertira les gamins de banlieue aux "valeurs républicaines"? En quatre ans de correspondance, je n'ai pas rencontré un seul Français capable de m'expliquer en quoi elles distinguaient leur pays de n'importe quelle autre démocratie.

Cela dit, quelques indicateurs informels suggèrent qu'il y a bien un trouble identitaire en France. Le plus sûr selon moi est le nombre de drapeaux dans les jardinets. En Suisse et aux Etats-Unis, c'est énorme: pas une zone villa où ne pullulent les étendards patriotiques (en Suisse, on peut encore raffiner en plantant le drapeau de son canton, pour montrer qu'on est un vieux-patriote, comme il y a des vieux-croyants dans l'église orthodoxe russe).

En France, en revanche, qu'on me détrompe, mais je vois beaucoup moins de signes spontanés de fierté nationale. A la place, une avalanche de commémorations étatiques, avec la Marseillaise chantée devant le monument aux morts le 11 novembre et le 8 mai. C'est historique, officiel, scolaire. En Suisse, je ne me souviens pas de la moindre heure consacrée à "l'identité nationale" ou quoi que ce soit d'approchant (l'instruction civique est plutôt une sorte de cours de droit constitutionnel à l'usage des enfants). Et pourtant Dieu sait si les Helvètes sont, à leur manière, chauvins.

Lire la suite sur : http://letemps.blogs.com/paris/