jeudi 24 novembre 2011

A quoi pensent les Angevins quand ils travaillent?

Jeudi, Emmanuel, 53 ans, psychiatre

J'essaye de ne pas avoir trop de pensées parasites. Mon travail demande que je sois attentif à ce que les gens me disent. Donc j'essaye de ne pas être trop distrait. Cependant, j'ai souvent, quand même, la pensée traversée dans les bons jours par le livre que je vais retrouver le soir. C'est quelque chose qui m'aide à vivre quotidiennement. Quand j'ai un bon livre en cours j'ai une vraie joie et cela me traverse, cela ne prend pas beaucoup de temps dans ma tête, je voudrais rassurer mes patients, mais cela me donne de l'énergie. Et, quand je suis dans une période où je n'arrive pas vraiment à accrocher à la lecture, ou si le livre entamé n'est pas un livre que j'aime vraiment et que je n'ai pas hâte de le retrouver le soir eh bien c'est moins agréable.

lundi 21 novembre 2011

A quoi pensent les Angevins quand ils travaillent?

Lundi matin, Jean Paul, 61 ans, garagiste depuis 1980


On pense au travail, aux rendez-vous, à l'organisation, la satisfaction du client, à plein de choses
Aux problèmes mécaniques, aux solutions qu'il faut apporter, aux travaux à prévoir qui en découlent, aux commandes de pièces

vendredi 18 novembre 2011

A quoi pensent les Angevins quand ils travaillent?

Maxime, 23 ans, coiffeur

Je pense à faire du mieux possible mon travail
Embellir mes clients
Qu'ils ressortent du salon avec le sourire

A quoi pensent les Angevins quand ils travaillent?

Henri, 40 piges, commerçant

que mes clients soient contents quand ils repartent de chez moi
s'ils font la gueule, je leur vends rien
s'ils ont le sourire, c'est que du bonheur
et je ne pousse jamais à la consommation
j'ai horreur de ça

jeudi 17 novembre 2011

A quoi pensent les Angevins quand ils travaillent?

Lucille, 40 ans, responsable de la librairie du musée des Beaux Arts


Comment vais-je faire pour satisfaire mes clients? Et accessoirement à mes prochaines vacances

Audrey, 32 ans, agent d'accueil au musée des Beaux Arts


A la chance que j'ai de travailler dans ce lieu
A ma responsable qu'il faut que je satisfasse sinon elle ne me rate pas donc j'ai la pression
Qu'il y ait du monde pour pouvoir communiquer avec l'extérieur

mardi 8 novembre 2011

Une journée à Istambul avec Duygu Demir violoncelliste


Lors d'un séjour à Istambul, l'artiste Thom R rencontra une violoncelliste des rues Duygu Demir qu'il filma avec son appareil photo. Un an plus tard, Thom R retrouve la jeune femme et son instrument pour une ballade dans la ville stambouliote.

Voici quelques images du film pour vous donner envie d'aller sur le site Vimeo et vous laisser bercer par ces deux artistes.
http://vimeo.com/26457106
http://thomfilm.net/news.html

samedi 15 janvier 2011

Qu'a derrière la tête Olivier de Sagazan? Ou le corps malmené au Quai



Le peintre, sculpteur et performeur Olivier de Sagazan, était hier au Quai à Angers pour une performance qui tient à la fois du spectacle vivant et des arts plastiques. Sur l'estrade, deux pots de peinture, deux seaux d'eau, un pot de terre glaise mélangée à du kaolin.
Puis l'artiste, en costume cravate, arrive et s'assied en tailleur. Il se concentre . Il lance quelques phrases, mélange de soliloque et d'imprécations et plonge les mains dans l'eau et la terre et commence par s'enduire le visage. L'opération de surmodelage débute.


Son œuvre, dans le prolongement de Francis Bacon, sublime la chair maudite par des déchaînements de matières : empâtements, engluements et dégagements. Les corps de Sagazan, rappellent ceux des tableaux de l'artiste anglais.


Pour Romain Verger, les tableaux d'Olivier de Sagazan sont d'une esthétique macabre, mais les corps, malmenés qu'ils sont, n’en dégagent pas moins une étonnante vitalité. En effet, ces êtres sont saturés de matière, pris en elle. Vivre, c’est éprouver cette pression déformante du monde sur soi, comme en témoignent selon Sagazan les œuvres de Greco ou de Bacon.
Certains textes de l'artiste sur la violence en art peuvent nous aider à comprendre sa démarche :

N’y a-t-il pas déjà suffisamment de violence dans la vie
pour que les artistes eux-mêmes la rendent explicite
dans leur création ?
Les images violentes exercent sur le public une attraction
indéniable… Il suffit de voir comment certaines scènes
horribles sont reprises en boucle par les télévisions
à un niveau planétaire, en garantissant un fort taux d’écoute
à leur diffuseur.
Notre propos n’est pas de réfléchir à ce stimulus ambigu
qui agite alors le spectateur devant de telles images,
mais de tenter de comprendre comment et pourquoi l’artiste
lui-même, s’aventure parfois dans ces territoires obscurs !


Car pour Olivier de Sagazan, peindre ou sculpter, c’est faire l’expérience d’un « corps à corps total ». On impose certes « des épreuves douloureuses » à l’objet mais on partage son martyre, non uniquement par compassion (« on a mal pour la sculpture ») mais en raison des douleurs posturales liées aux conditions de création elles-mêmes (« douleurs musculaires ou nerveuses plus ou moins aiguës », « tendinites » induites par « dissymétrie » : une main tient la palette l’autre le pinceau. La création s’apparente bien à un supplice. Pas de montée en chair sans cela : « Le squelette de ferraille est ajusté à l’aide de toutes sortes d’instruments de torture : chalumeau, fer à souder, pinces ».

Un objet, plus précisément un sujet, concentre les attaques de certains artistes : le "visage", la "face", le "portrait", la "figure", selon les contextes, les registres où il/elle apparaît. Chacune de ces expressions suscite une dimension – l’apparence, la frontalité, l’identité, l’intangibilité de la forme – que vise ce geste commun à tous ces artistes, que j’ai choisi d’appeler défiguration. Défigurer, c’est percer le voile des apparences, affronter la personne en arrachant son masque, découvrir l’identité, déformer pour mieux connaître et sentir.


Lorsqu’il se livre à ses performances, Olivier de Sagazan se décrit comme « un hippopotame métaphysique qui se roule dans sa boue purificatrice ».

L'exposition Olivier de Sagazan est visible à la Galerie 5 de la bibliothèque universitaire rue Lenôtre à Angers du 14 janvier au 26 février 2010

Pour en savoir plus:
Le site de l'artiste:
http://nefdesfous.free.fr/index.htm
et un lien vers un blog où vous trouverez des textes de Romain Verger et plusieurs vidéos des performances d'olivier de Sagazan.

http://membrane.tumblr.com/post/166394368/olivier-de-sagazan-carnets-datelier-n-14