vendredi 30 décembre 2011
A quoi pensent les Angevins quand ils travaillent?
Quand je suis en présence du public, je ne peux pas dire que je pense à quelque chose de particulier, au contraire, je me rends disponible à ce qui se passe pendant la séance. Je suis dans l'instant, dans l'observation, tournée vers les autres. Là, je ne pense à rien, je recherche la disponibilité nécessaire pour conduire un groupe.
Avant, il y a la phase de préparation des séances et là je pense certaines fois à une certaine personne en particulier, comment je vais pouvoir l'accompagner, pour lui permettre de découvrir de nouvelles choses. J'ai des images du squelette humain qui me viennent... d'une force qui se transmet au travers des os pendant ces phases d'exploration du mouvement .
Sinon je dois aussi remplir des tâches administratives et là j'ai hâte que cela se termine parce que ce n'est pas ce qui m'intéresse le plus. Il s'agit de la comptabilité, de l'organisation, de la recherche de lieux pour pouvoir travailler. Tout cela me pèse et j'aimerais pouvoir m'en dégager pour avoir plus de temps, de disponibilité pour la recherche.
mardi 6 décembre 2011
A quoi pensent les Angevins quand ils travaillent?
En ce moment, je pense beaucoup à Noël parce que cela approche et qu'il y a pas mal de choses à faire. Donc quand je travaille et comme ce ce n'est pas un métier intellectuel de tout premier plan, j'arrive à penser aux commandes, aux préparations pour Noël, etc. Sinon il n'y a pas vraiment de pensées particulières. Il m'arrive de dériver facilement et alors là ce sont mes vacances ou au moment où je vais rentrer chez soi qui occupent mon esprit.
A quoi pensent les Angevins quand ils travaillent?
Je pense beaucoup à ne pas oublier ce que je dois faire, à ce que je dois faire après. Je pense aussi beaucoup aux personnes avec qui je travaille qui ne vont pas bien et puis à ce que la vie réserve à certains élèves que je vois souvent au bureau. C'est surtout le rapport au temps qu'il faut gérer sans arrêt.
A quoi pensent les Angevins quand ils travaillent?
Je pense beaucoup à mon travail.
Puisque je suis un prédateur né, je suis à la recherche d'objets dans le monde entier auprès de collections privées ou de personnes ayant eu des ancêtres qui ont été soit explorateurs, marins, religieux, militaires.
Je cherche des objets, ou à trouver des pistes. Toutes les solutions sont bonnes pour y arriver. Là, j'épluche un listing d'anciens coloniaux qui font partie d'une association d'anciens de Côte d'Ivoire, du Gabon et du Congo, donc j'ai 1800 adresses à travailler.
Mais je travaille aussi en me détendant puisque j'écoute de la musique.
J'ai la chance d'avoir un métier passion, je collectionne depuis plus de trente ans, il y a toujours dans l'acte d'achat une pulsion, de rétention de l'objet avant toute chose.
Vendre pour moi c'est une douleur.
mardi 29 novembre 2011
A quoi pensent les Angevins quand ils travaillent?
Je pense à mes clients, essentiellement à mes clients. A leur amener de la satisfaction, mais aussi leur faire découvrir des besoins qu'ils n'avaient pas obligatoirement imaginés parce que cela va dans le sens de l'entreprise. Leur apporter un questionnement qu'ils n'ont pas forcément seuls et après bien sûr répondre de la manière la plus efficace qui soit. Je suis cent pour cent tourné vers mon métier.
dimanche 27 novembre 2011
A quoi pensent les Angevins quand ils travaillent?
Avant la représentation, je pense que j'ai mal au dos, mais que cela va être bien, que je n'aurai plus mal au dos dans une demi-heure et que c'est un métier contrasté sans milieu et uniquement fait d'excès.
Pendant la représentation, je ne pense pas, je suis complètement dedans, je suis dans ce qui se passe, du coup je suis dans le présent pile. C'est d'ailleurs pour ça que j'aime ce métier. Il y a un seul moment où je pense, c'est vers la fin. Je me dis "j'en suis déjà là".
Après la représentation, je pense que c'est trop court, je voudrais bien que la période de jeu dure plus longtemps. J'ai toujours l'impression que je vais trop vite, qu'il n'y a pas eu assez de silence, que décidément cela va trop vite. C'est toujours la même surprise.
jeudi 24 novembre 2011
A quoi pensent les Angevins quand ils travaillent?
J'essaye de ne pas avoir trop de pensées parasites. Mon travail demande que je sois attentif à ce que les gens me disent. Donc j'essaye de ne pas être trop distrait. Cependant, j'ai souvent, quand même, la pensée traversée dans les bons jours par le livre que je vais retrouver le soir. C'est quelque chose qui m'aide à vivre quotidiennement. Quand j'ai un bon livre en cours j'ai une vraie joie et cela me traverse, cela ne prend pas beaucoup de temps dans ma tête, je voudrais rassurer mes patients, mais cela me donne de l'énergie. Et, quand je suis dans une période où je n'arrive pas vraiment à accrocher à la lecture, ou si le livre entamé n'est pas un livre que j'aime vraiment et que je n'ai pas hâte de le retrouver le soir eh bien c'est moins agréable.
lundi 21 novembre 2011
A quoi pensent les Angevins quand ils travaillent?
vendredi 18 novembre 2011
A quoi pensent les Angevins quand ils travaillent?
A quoi pensent les Angevins quand ils travaillent?
jeudi 17 novembre 2011
A quoi pensent les Angevins quand ils travaillent?
Audrey, 32 ans, agent d'accueil au musée des Beaux Arts
A la chance que j'ai de travailler dans ce lieu
A ma responsable qu'il faut que je satisfasse sinon elle ne me rate pas donc j'ai la pression
Qu'il y ait du monde pour pouvoir communiquer avec l'extérieur
mardi 8 novembre 2011
Une journée à Istambul avec Duygu Demir violoncelliste
Lors d'un séjour à Istambul, l'artiste Thom R rencontra une violoncelliste des rues Duygu Demir qu'il filma avec son appareil photo. Un an plus tard, Thom R retrouve la jeune femme et son instrument pour une ballade dans la ville stambouliote.
Voici quelques images du film pour vous donner envie d'aller sur le site Vimeo et vous laisser bercer par ces deux artistes.
http://vimeo.com/26457106
http://thomfilm.net/news.html
samedi 15 janvier 2011
Qu'a derrière la tête Olivier de Sagazan? Ou le corps malmené au Quai
Le peintre, sculpteur et performeur Olivier de Sagazan, était hier au Quai à Angers pour une performance qui tient à la fois du spectacle vivant et des arts plastiques. Sur l'estrade, deux pots de peinture, deux seaux d'eau, un pot de terre glaise mélangée à du kaolin.
Puis l'artiste, en costume cravate, arrive et s'assied en tailleur. Il se concentre . Il lance quelques phrases, mélange de soliloque et d'imprécations et plonge les mains dans l'eau et la terre et commence par s'enduire le visage. L'opération de surmodelage débute.
Son œuvre, dans le prolongement de Francis Bacon, sublime la chair maudite par des déchaînements de matières : empâtements, engluements et dégagements. Les corps de Sagazan, rappellent ceux des tableaux de l'artiste anglais.
Pour Romain Verger, les tableaux d'Olivier de Sagazan sont d'une esthétique macabre, mais les corps, malmenés qu'ils sont, n’en dégagent pas moins une étonnante vitalité. En effet, ces êtres sont saturés de matière, pris en elle. Vivre, c’est éprouver cette pression déformante du monde sur soi, comme en témoignent selon Sagazan les œuvres de Greco ou de Bacon.
Certains textes de l'artiste sur la violence en art peuvent nous aider à comprendre sa démarche :
N’y a-t-il pas déjà suffisamment de violence dans la vie
pour que les artistes eux-mêmes la rendent explicite
dans leur création ?
Les images violentes exercent sur le public une attraction
indéniable… Il suffit de voir comment certaines scènes
horribles sont reprises en boucle par les télévisions
à un niveau planétaire, en garantissant un fort taux d’écoute
à leur diffuseur.
Notre propos n’est pas de réfléchir à ce stimulus ambigu
qui agite alors le spectateur devant de telles images,
mais de tenter de comprendre comment et pourquoi l’artiste
lui-même, s’aventure parfois dans ces territoires obscurs !
Car pour Olivier de Sagazan, peindre ou sculpter, c’est faire l’expérience d’un « corps à corps total ». On impose certes « des épreuves douloureuses » à l’objet mais on partage son martyre, non uniquement par compassion (« on a mal pour la sculpture ») mais en raison des douleurs posturales liées aux conditions de création elles-mêmes (« douleurs musculaires ou nerveuses plus ou moins aiguës », « tendinites » induites par « dissymétrie » : une main tient la palette l’autre le pinceau. La création s’apparente bien à un supplice. Pas de montée en chair sans cela : « Le squelette de ferraille est ajusté à l’aide de toutes sortes d’instruments de torture : chalumeau, fer à souder, pinces ».
Un objet, plus précisément un sujet, concentre les attaques de certains artistes : le "visage", la "face", le "portrait", la "figure", selon les contextes, les registres où il/elle apparaît. Chacune de ces expressions suscite une dimension – l’apparence, la frontalité, l’identité, l’intangibilité de la forme – que vise ce geste commun à tous ces artistes, que j’ai choisi d’appeler défiguration. Défigurer, c’est percer le voile des apparences, affronter la personne en arrachant son masque, découvrir l’identité, déformer pour mieux connaître et sentir.
Lorsqu’il se livre à ses performances, Olivier de Sagazan se décrit comme « un hippopotame métaphysique qui se roule dans sa boue purificatrice ».
L'exposition Olivier de Sagazan est visible à la Galerie 5 de la bibliothèque universitaire rue Lenôtre à Angers du 14 janvier au 26 février 2010
Pour en savoir plus:Le site de l'artiste:
http://nefdesfous.free.fr/index.htm
et un lien vers un blog où vous trouverez des textes de Romain Verger et plusieurs vidéos des performances d'olivier de Sagazan.
http://membrane.tumblr.com/post/166394368/olivier-de-sagazan-carnets-datelier-n-14